Etapes dans la réalisation de mes sculptures

Travail de l'argile

Il existe de multiples terres différentes. Certaines sont plus souples alors que d'autres sont plus dures à travailler.  Le type de terre utilisée relève d'un choix personnel mais dépend également du type de cuisson choisi (basse température, haute température, raku). Mes mains sont les outils essentiels à la réalisation de mes pièces. Le recours à certains accessoires permet de soigner les détails et les finitions.

 

Lionne en cours de création


Séchage

Une fois la sculpture réalisée, elle nécessite un temps de séchage, à l'air libre, d'environ 4 à 6 semaines. La durée de séchage dépend en particulier de l'épaisseur de la pièce. Au cours de cette phase, les pièces sont extrêmement fragiles et doivent être manipulées avec grande précaution. Au cours du séchage, la pièce perd environ 10 à 15% de son poids initial. Des fissures peuvent apparaître et nécessitent un traitement adéquat.

Deux chouettes, l'une en cours de séchage (à gauche) et l'autre terminée, après émaillage incolore et cuisson (à droite)


Le biscuit

La première cuisson, dénommée biscuit, s'opère dans un four de poterie qui permet d'atteindre des températures élevées.

Les sculptures font l'objet d'une cuisson lente, à près de 1000 degrés. La montée en température, la cuisson puis le refroidissement se déroulent sur une durée de 24 heures.

La cuisson terminée, je choisis les pièces qui resteront brutes et celles qui feront l'objet d'un émaillage, d'une coloration à base d'oxydes ou encore de la pose d'un vernis.

A noter que l'émaillage et la coloration à base d'oxydes nécessitent une seconde cuisson lente sur une durée de 24 heures.

Four ouvert en fin de cuisson lente biscuit d'une baleine

Four ouvert en fin de cuisson lente biscuit de diverses pièces


Emaillage, coloration, brillance

 

Certaines pièces issues de la cuisson biscuit restent brutes alors que d'autres sont vernies pour donner des teintes brillantes et colorées. 

 

Chat argile brut

Bouledogue - argile verni (noir/or)

D'autres pièces font l'objet d'un émaillage incolore ou de couleur ou alors sont colorées avec des oxydes. L'utilisation d'un émail ou d'oxydes nécessite une seconde cuisson lente de 24 heures.

A relever que le but d'un émaillage incolore est de conserver la couleur originelle de la terre utilisée tout en donnant un aspect brillant.

Chouette - argile émaillé (incolore)

Canard - argile coloré (oxydes verts)


Le raku

J'utilise également la technique japonaise du raku pour certaines pièces issues de la première cuisson (biscuit).

Ces pièces font l'objet d'un émaillage particulier puis d'une cuisson à 1000 degré, en environ 1h, au moyen d'un four dédié à ce type de cuisson rapide.

Les pièces brûlantes sont alors sorties du four créant un choc thermique qui induit des craquelures.

Les pièces sont ensuite recouvertes de sciure. Elles s'enflamment sous l'effet de la chaleur et du combustible. La fumée dégagée noircit les zones non émaillées ainsi que les craquelures qui se sont formées lors du choc thermique.

Un subtil réseau noir se forme alors sur la surface de la pièce.

Raku - ouverture de la porte du four au terme de la cuisson rapide

 

Raku - pièces s'enflammant au contact de la sciure

Raku - enfumage

Héron cendré en raku

Chouette en raku


Le raku nu

Le raku nu est une extension du raku. Il consiste à enduire le biscuit d’une couche éphémère réfractaire, dénommée engobe, sur laquelle on appose un émail.

On procède ensuite à une cuisson raku traditionnelle (cuisson rapide suivi d’un enfumage). Ces opérations terminées, on refroidit la pièce avec de l’eau et on épluche l’engobe qui se détache avec l’émail.

Une fois la pièce nettoyée, elle présente des parties blanches (zones initialement enduites d'engobe et d’émail) et des parties noires (zones qui en étaient dépourvues).

L’explication réside dans le fait que l'engobe et l'émail agissent comme un bouclier qui empêche les fumées de noircir l’argile du biscuit.

Les parties blanches présentent néanmoins des irrégularités foncées (zébrures, tâches), issues de l'éclatement de l'engobe et de l'émail au moment du choc thermique, à la sortie du four, et que l'opération d'enfumage aura noircies.

 

Raku Nu - épluchage

Raku Nu - épluchage


Le raku crocodile

Le raku crocodile est une autre variante du raku. Il consiste à enduire le biscuit d’une couche d’émail spécifique, dénommé émail crocodile, et dont la consistance ressemble à une pâte à crêpe. Cet émail est appliqué avec une épaisseur importante, de lors de 3 à 5 mm.

On procède ensuite comme avec une cuisson raku traditionnelle (cuisson rapide suivie d’un enfumage).

La particularité du raku crocodile est que l’épaisse couche d’émail apposée se rétracte et forme des sillons profonds qui donnent une apparence de peau de crocodile.

Plat enduit d'émail crocodile (avant cuisson)

Plat en raku crocodile (après cuisson)


Le raku crin de cheval/sucre

Le raku crin de cheval/sucre est également une variante du raku. Dans cette technique, le biscuit n’est pas enduit d’émail. Il subit une cuisson raku à température plus basse (environ 800 degrés).

Une fois la pièce sortie du four, on applique sur celle-ci du crin de cheval et/ou du sucre. Au contact de la pièce très chaude, la combustion du crin de cheval et du sucre laisse apparaître des empreintes foncées.

 

Bouledogue en raku crin de cheval

Panthère des neiges en raku sucre